jeudi 23 février 2017

GENÈSE DU RITE ECOSSAIS ANCIEN ET ACCEPTÉ

Par Martial Gabin dans Edition
Quel que soit le rite, il y a régulièrement une partie qui veut « réviser les rituels » tandis qu’une autre les considère comme « immuables ».  Philippe Michel, dans un véritable travail d’archéologue, montre la lente évolution du REAA.
Apparu dans sa forme primitive en 1760, ce rit est arrivé en France en 1804 et publié après dans le Guide des Maçons Ecossais. A partir des manuscrits et des rituels officiels d’abord du Grand Orient de France, puis du Suprême Conseil de France, enfin de la Grande Loge de France, Philippe Michel note, une à une, les variations, parfois subtiles, des rituels jusqu’à nos jours.
Philippe Michel ne juge pas, ne défend pas une thèse ; il se contente, et c’est là le très grand mérite de cet ouvrage, de noter les changements. Ce faisant, « l’air de rien », il remet les pendules à l’heure. Dans une franc-maçonnerie mondiale où le REAA est considéré comme un système de hauts-grades et où le REAA dans les loges bleues est une exception française, dans un système où le « sacro-saint » GADLU n’a été qu’introduit il y a quelques décennies dans certaine obédience qui se veut la gardienne « de stricte observance » du REAA, l’ouvrage de Philippe Michel risque de bousculer quelques idées préconçues, d’autant mieux ancrées qu’elles n’ont jamais été vérifiées.
Comme l’indique Laurent Jaunaux dans sa pertinente et érudite postface, « Grâce à ce travail d’orfèvrerie, nous avons désormais une idée précise de comment ont évolué les rituels du rite, depuis les aspects ouvertement « Antient » du Guide des Maçons Ecossais à l’influence « Moderne » des rituels depuis la période de l’entre-deux-guerres en passant par des rituels dépouillés de la période des combats pour la laïcité. (…) Cet ouvrage va permettre à tout maçon Ancien et Accepté de comprendre pourquoi ses rituels sont en constante évolution ; il sous-tend le rôle primordial des Suprêmes Conseils dans leurs évolutions. Il les éclaire de façon magistrale ».
Dit autrement, il est probable que cet ouvrage ne va pas forcément faire plaisir à certaine institutions qui se veulent les gardiennes auto-proclamées d’une orthodoxie « écossaise » supposée. Qu’importe ! Il permet à tout adepte, sincère dans sa recherche, de comprendre dans quel cadre il situe sa démarche. Et cela est beaucoup plus important que les positions « politiques » de tel ou tel « suprême conseil ». Quant à celles et ceux qui, en loge, à leur niveau, veulent « réviser » le rituel de REAA qui est le leur, il leur permettra de réfléchir avant d’agir…


Martial Gabin

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