Sept obédiences françaises
rassemblant la moitié des francs-maçons ont lancé jeudi un appel unitaire à
voter «de manière éclairée» à la présidentielle, opposant à «la haine de
l’autre» la «volonté de bâtir des ponts», en invitant à faire barrage au Front
national.
Cet «appel républicain»
est signé par le Grand Orient de France (GODF), la Fédération française du
Droit humain (FFDH), la Grande Loge féminine de France (GLFF), la Grande Loge
féminine de Memphis Misraïm (GLFMM), la Grande Loge mixte universelle (GLMU),
la Grande Loge mixte de France (GLMF) et la Grande Loge des cultures et de la
spiritualité (GLCS).
Ces obédiences réunissent
quelque 90.000 frères et sœurs, soit environ la moitié de la maçonnerie
française.
«C’est une initiative
rare que nous prenons, à dix jours du premier tour», a souligné lors d’une
conférence de presse à Paris le grand maître de la FFDH (environ 17.000
membres), Alain Michon. «Il va de soi que nous ne donnons pas de consigne de
vote. Mais nous voulions rappeler quels sont nos principes et valeurs, a-t-il
ajouté.
Dans leur texte, les sept
obédiences «revendiquent leur idéal humaniste universaliste et rappellent leur
attachement à la République». «Au racisme, à la haine de l’autre et aux murs»,
elles «opposent la volonté de bâtir des ponts».
«Marine Le Pen,
aujourd’hui, c’est du néoboulangisme», a accusé le grand maître du Grand
Orient, Christophe Habas. «L’entreprise de +respectabilisation+» qui est la
sienne «ne doit pas occulter les racines avec lesquelles elle n’a pas coupé»,
a-t-il ajouté, estimant que la candidate FN s’inscrivait «dans un vaste
mouvement européen de résurgence des néopopulismes».
Mais, a poursuivi le
dirigeant de la première obédience française (environ 50.000 membres), «appeler
à la vigilance et à faire barrage au Front national, c’est aussi appeler les
partis traditionnels à faire leur autocritique». Et le grand maître du GODF
d’appeler de ses vœux «des politiques qui arrêtent de nous servir toujours la
même eau tiède, ce qui aujourd’hui ne marche plus et renforce les extrêmes».
Plusieurs mouvements
philosophiques, spirituels et religieux ont pris la parole avant la
présidentielle, certains rompant ainsi avec leurs habitudes de discrétion.
Ainsi la principale Église protestante, l’EPUdF (luthériens et réformés), a dit
craindre une «catastrophe» «autour de la double tentation» de l’abstention et
du vote FN
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